Ecorchée vive

écorchée vive brulée foi

Je continue à cheminer, et à chercher ma place. 

Je suis comme un grand brûlé qui a la peau à vif, je me suis littéralement cramée à puiser dans mes réserves et j'ai besoin de temps pour me refaire une enveloppe psychique sécurisante, pour gérer mon relationnel et mon hypersensibilité. J'ai pris du recul : plus d'engagements associatifs, plus de sur-stimulation. Je ne reprendrai mon travail qu'en septembre au mieux.  Si j'avais repris avant d'avoir récupéré, j'aurais sans nul doute encore plus inquiété.

Je peine à m'intégrer, dans l'Eglise comme dans la vie, et j'en souffre. Mes deux psys, sans se concerter, ont eu la même image : "les gens essaient de vous parler, puis vous mettent dans la boite à cons". "Ils vous voient tous comme cinglée".  Etre chrétien, c'est accepter les humiliations, dit le Pape, mais que c'est dur, surtout que j'ai un ego. En cela, je me sens encore très proche de Ste Faustine. Je ne peux plus parler à personne sans que ça parte en vrille, et je suis de plus en plus sensible au rejet. C'est insoluble, je me sens emmurée tout en étant écorchée vive.

Etant en détresse, plutôt du genre agitée, jamais trop dans la retenue, je sors du cadre. Trop impudique avec mon blog, mes plaintes incessantes, avec ma souffrance que j'étale pour appeler à l'aide. Un bon catholique souffre en silence et ne se confie qu'à Dieu ; il aide les autres avant d'attirer l'attention sur lui. 

Contre toute attente, je commence à penser que ne pas être une catho bon teint et parler vrai peut porter du fruit. Parce que les gens savent que je suis vraie, libre, et que je ne suis pas dans la superficialité, et que je leur confie des choses lourdes.

J'ai l'impression d'être un boulet, je culpabilise de monopoliser l'attention en ne parlant que de moi. Jésus est un berger, et moi je suis un mouton noir. J'aime la proximité avec les gens qui souffrent, ceux qui doutent, les parias, c'est ma place. C'est peut être ça ma place dans l'Eglise : être un espace de parole vraie et libre, dans la proximité de l'échange, pour offrir un soutien, loin de tout formatage. Ces moments là sont des cadeaux de Dieu.

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
J
Vous exposez très bien les difficultés que vous rencontrez mais la place que vous entrevoyez pour vous, celle de porter une parole vraie est encore une place.
Répondre
G
Merci beaucoup ! :)
Le blog de Grenouillette -  Hébergé par Overblog