Une résurrection : enfin intégrée dans la paroisse !

Ca y est, j'ai l'impression d'avoir atteint mon objectif, je suis intégrée dans un groupe paroissial ! Ca a été dur, je suis passée par de gros moments de déprime ces derniers temps. 

Rappel des faits :

Temps 1 : l'été dernier, je termine le travail avant les congés d'été en plein burn out ; j'ai du prendre 3 semaines d'arrêt et démarrer un antidépresseur ,ce qui a été mal pris par ma hiérarchie. je suis au bord de m'effondrer et je décide de faire une retraite d'obédience jésuite. Une personne de la paroisse qui m'a guidée dans la catéchèse vient de me proposer un poste de bénévole dans la pastorale du handicap diocésaine, pour les personnes en souffrances psychiques ; je construit toute ma retraite sur le fait de rebondir sur les échecs du travail en m'investissant dans ce nouveau rôle. Sauf qu'en septembre, patatras : la responsable diocésaine ne veut pas de moi, mon amie catéchiste la suit et se désolidarise de moi.

Temps 2 : du coup je suis repartie en dépression de plus belle. Cette amie catéchiste a pris de la distance, j'en fais une obsession et je m'effondre en plein rush au boulot. J'en parle au nouveau prêtre qui vient d'arriver et ne me connait pas, en confession : en larme, incohérente, et ne cachant pas mes problèmes psy. Il flippe, me dit que je ne suis effectivement pas apte à ce poste de bénévolat diocésain. Je me sens rejetée. Dépression +++, et grosse pression au boulot. Obligée de prendre un congé longue maladie. 

J'ai une nouvelle obsession : trouver ma place dans l'Eglise. Avec un curé de la paroisse qui me perçoit comme complètement déséquilibrée. J'essaie de remonter la pente et je lui demande si je peux intégrer une équipe paroissiale. Les équipes liturgiques ? Il a peur de m'envoyer au carton. Je prend un rdv avec lui. Finalement, j'ai un petit rôle : écrire des articles dans le journal paroissial.

Temps 3 : petite remontée en demi teinte : j'ai construit une intégration dans la paroisse dans les activités proposées : un groupe de partage biblique qui me fait voir du monde, des personnes de mon âge. J'ai une opportunité pour rejoindre CVX, ce qui me pousse à un cadre spirituel  rigoureux, la rencontre des personnes intéressantes dans un cadre chaleureux, et un soutien important dans mes difficultés ; je me réconcilie avec mon amie catéchiste. Sauf que j'ai l'impression que le prêtre m'a un peu oublié concernant le journal ; pas moyen d'intégrer une équipe de rédaction, je dois écrire les articles avec lui comme seul interlocuteur ; je ne me sens pas intégrée comme bénévole de l'Eglise dans un groupe de pairs. J'ai l'impression d'être seule dans mon coin, reléguée comme une personne trop compliquée qu'on doit gérer par charité. 

Temps 4 : lundi de Pâques : je fais une proposition au prêtre : intégrer l'équipe Communication de la paroisse. C'est cohérent avec le fait de s'impliquer dans le journal, et j'ai des choses à dire. J'attend la réponse. La résurrection viendra deux jours plus tard : "on t'attend à La Réunion cet après-midi :)". Ca y est, j'ai atteint le graal, je suis dans un groupe paroissial intéressant, plus adaptée pour moi que les équipes liturgiques, avec une réunion dans la bonne humeur où je ne fais pas potiche, et qui ne risque pas de me mettre en échec. Je revis, c'est le miracle de Pâques ! J'ai l'impression que je peux tourner une page, j'ai trouvé ma place et je pense avoie guéri des blessures, après 7 mois de tâtonnements. 

Je suis contente de ne pas avoir écouté mes psys qui, au plus fort de mes déboires, me disaient de laisser tomber mon désir d'intégration dans l'Eglise, qu'une paroisse, c'est forcément décevant, qu'on peut avoir la foi sans pratiquer une religion, ou que l'Eglise étant imparfaite, je n'y trouverais jamais mon bonheur. Et je vais enfin pouvoir partir sur des bases plus solides pour réenvisager de travailler, à long terme, malgré les cauchemars encore quotidiens. J'avais fait de mon intégration dans la paroisse une condition pour ma reconstruction.