" L'Église peut aussi accompagner la guérison du burn-out "

Aujourd'hui, un article de La Croix sur la façon dont l'Eglise peut aider à guérir du burn out, à l'occasion d'un colloque de l'Institut Catholique à Marseille sur "le burn out des salariés en entreprises, des soignants et des agents pastoraux".

Tout d'abord, je suis ravie de voir l'Eglise au coeur de la société, et non pas déconnectée de la vie des gens, à promouvoir un idéal de vie pour accéder à la sainteté tout en restant dans sa tour d'ivoire, comme on l'en accuse si souvent. 

L'idée est de proposer un accompagnement aux fidèles qui complète la prise en charge médicamenteuse et psychothérapeutique dans les cas de burn out: 

 

"À travers le sacrement de réconciliation, des prières de consolation, de visitation, ou encore des discussions avec les prêtres, elle peut ainsi aider à identifier la blessure intérieure à l’origine du burn-out, et permettre à ceux qui en souffrent de demander au Seigneur son aide pour l’avenir." (...)

"la blessure originelle touche toujours à cette idée que la personne n’a pas le sentiment d’être aimée pour ce qu’elle est, mais pour ce qu’elle fait. Elle s’engrène dans une sorte de « machine à acheter de l’amour »,qui devient un mécanisme de survie dans son existence. Mais lorsque celui-ci montre ses limites, que la personne en perçoit les impasses, qu’elle s’enferme dans un comportement qui peut être source de péchés, elle comprend alors qu’elle va devoir opérer une « révolution copernicienne » pour lui permettre de vivre et non plus de survivre. Et se persuader que Dieu l’aime pour ce qu’elle est, non ce qu’elle fait."

 

Je me reconnais tout à fait dans cette description, moi qui ai dû arrêter (temporairement ?) le travail pour cause de surmenage, et qui me pose tant de questions existentielles sur le le sens que je veux donner à mon avenir .

Cet épuisement professionnel a aussi été un facteur de conversion religieuse, m'a poussé à chercher un épanouissement dans la lectio divina, m'a conduite à devenir une personne meilleure, plus encline à pardonner. Et je suis effectivement une "machine à acheter de l'amour", qui cherche à être aimée pour ce qu'elle fait et pas pour ce qu'elle est, surtout dans le monde du travail, sans autre résultat que celui de devenir une serpillère qui ne se respecte pas et n'est pas respectée par les autres ; qu'on essore tant qu'elle peut donner quelque chose puis qu'on jette quand elle est trop usée.

J'envie un peu les prières de consolation, de visitation, qui sont mentionnées ; j'ai toujours le sentiment de ne pas être réellement comprise par l'Eglise : oui je suis fragile à la base, mais mon travail est pathogène et le serait pour n'importe qui. Difficile pour les gens de faire la part des choses... Et difficile pour moi de ne jamais réellement trouver le soutien attendu dans l'Eglise. 

Malgré ces imperfections, l'Eglise m'aide à me sentir aimée inconditionnellement par Dieu, me pousse (même si je n'y arrive pas encore) à vivre dans le présent, à me poser les bonnes questions. La prière aide. Et le Pape a raison de dire que l'Eglise, et les fidèles, dans le monde actuel qui offre tant de choix possibles, qui va toujours si vite, doivent prier pour le discernement.

Je suis contente de prendre 1 an pour me décentrer du travail et me centrer sur Dieu ; j'en attend beaucoup, et j'espère repartir sur un meilleur chemin de vie.

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